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Imago Dalmatiae. Itinerari di viaggio dal Medioevo al Novecento

Salona

"Salone (Solin en yougoslave), quand on n'a pas le loisir d'y rester longtemps, est difficile à déchiffrer. De la ville qui fut une petite Antioche et qui attira sur la côte dalmate les marchands de toute la Méditerranée et le luxe de tout le monde antique, il ne reste presque rien. […]. Mais si la cité des vivants est méconnaissable, la nécropole est relativement conservée. […]. Qui visite Salone peut voir, parmi les aloès et les cactus, des sarcophages à toits triangulaires que les fouilles ont exhumés par centaines. Peut-être telle ou telle de ces petites demeures funèbres a-t-elle abrité les corps des martyrs de Dioclétien, du Diacre Septimus et de ses compagnons, du prêtre Asterius dont la tradition racontait encore au XVIII siècle, nous dit un voyageur, les passions et les morts héroïques. […].

Quand, en 650, l'Église catholique prit possession du mausolée de Dioclétien pour en faire la cathédrale de Split, on alla en grande pompe à Salone chercher les reliques des martyrs. On rapporta, avec le foulon Anastase, l'évêque saint Dujam, lui aussi victime de Dioclétien. C'est ainsi que le persécuteur fut remplacé, dans son propre tombeau, par les persécutés, et que Mithra céda le pas au Christ vainqueur" (pp. 50-52).